Suite à une pause reposante dans la jungle, nous sommes de retour sur nos selles avec la longue route jusque Bangkok en tête. Nous commençons tôt le matin avec un col modeste à 250m puis roulons encore 90 kilomètres jusque Khura Buri où nous passons la nuit dans une cabane sur pilotis dans un bois près de la rivière.
Le jour suivant, nous visons d’arriver à Ranong qui, à 116 kilomètres, est notre plus grande distance journalière jusqu’à présent. En chemin, nous rencontrons Carole, une française qui décide de faire un bout de chemin avec nous. Bien qu’elle pensait faire une étape plus courte, elle s’est finalement joint à nous jusque Ranong. Après le lunch, Armand a sa troisième crevaison, et à ce stade, on ne sait pas encore que c’est la première d’une longue série. Le temps de la réparer, de rouler jusque Ranong, de faire quelques courses au Tesco Lotus et de trouver un logement pas cher, il est 18h40 et on est épuisé.
Nous disons au revoir à Carole et commençons à rouler jusque Kra Buri. C’est ici que nous quittons la mer d’Andaman et commençons à remonter la rivière Kraburi. On aperçoit les collines de Birmanie de l’autre côté de la rivière. Juste après le lunch, Armand crève de nouveau, et après avoir avoir mis une rustine et remis tous les sacs sur le vélo, nous réalisons qu’elle fuite déjà. Nous perdons pas mal de temps à la re-réparer. Heureusement, le village de Kra Buri n’est plus très loin et nous parvenons à atteindre l’hôte Pannika Resort en début d’après-midi. Nous passons la soirée à réparer des chambres à air crevées, que nous étions trop fainéants pour réparer plus tôt, avec plus ou moins de succès. Par exemple, nous étions curieux d’essayer les rustines sans colle mais nous avons vite compris que ce n’était pas suffisamment solide et que ça n’allait juste pas aider avec nos vélos. Une soirée pleine de frustrations.
Samedi, nous quittons la rivière Kraburi et roulons cap est vers Chumphon et le golfe de Thaïlande en une étape de 77 kilomètres. Nous atteignons Chumphon avant midi mais crevons près du centre. Nous parvenons tout de même à atteindre la plage la plus proche à Thung Wua Laen où nous passons la nuit dans une guesthouse. Nous n’avions pas vu de plage depuis Koh Lipe et celle-ci est aussi digne d’une carte postale.
On réalise très vite que le golfe de Thaïlande a nettement plus de routes côtières calmes et de plages que la côte ouest, mais cela vient évidemment avec plus de resorts et de touristes. Les plantations de cocotiers remplacent l’huile de palme et le caoutchouc. Nous commençons la journée en roulant à côté la plage de Thung Wua Laen mais crevons malheureusement après trois kilomètres. On n’arrive pas à identifier la source du problème de la roue arrière d’Armand mais on remarque tout de même que les crevaisons surviennent au même endroit vers le bas en face des rayons et aussi que le fond de jante est légèrement endommagé, on essaye de le solidifier avec du ruban électrique en attendant de chercher une solution plus permanente quand nous atteindrons Bangkok. Nous parvenons tout de même à atteindre le cap des 2000 kilomètres et à rejoindre Ban Saphan Yai avant 17h après avoir rencontré plusieurs cyclistes sur la route roulant dans la direction opposée à la notre, notamment un néo-zélandais (@visbp) et un français.
Nous continuons à rouler le long de belles plages comme Bank Krut, rencontrons à couple de canadiens (@quesnelbikers), escaladons une colline pour voir le temple doré de Wat Tang Sai, mangeons un bon lunch sur la plage, mais crevons également juste avant d’entrer dans le parc national de Hat Wanakon. Cela faisait près de 150 kilomètres que nous n’avions plus crevé. Nous parvenons à atteindre une superbe Warmshower près de Khlong Wan où nous plantons la tente.
Nous continuons à rouler vers le nord et remarquons un changement brutal de décors de la végétation luxuriante vers la savane aride depuis quelques centaines de kilomètres. Nous passons par Prachuap Khiri Khan et rencontrons un autre groupe de cyclistes (@421adventure) pour une longue pause lunch. Marco, Aurélie et Florence roulent aussi vers le sud. Nous échangeons nos expériences sur la route et ils nous indiquent la direction d’une plage super pour un bivouac ce soir. Nous traversons le parc national de Khao Sam Roi, mangeons un pad thai pour le dîner, et arrivons à temps à cette plage « secrète » pour une petite baignade au coucher de soleil. Pas de crevaison aujourd’hui !
Nous profitons d’un super lever de soleil sur cette même plage avant de nous mettre en route vers Cha-am en passant par Hua Hin. Sur les réseaux sociaux, on lit de plus en plus de rapports de frontières fermées à cause de la pandémie de coronavirus, notamment l’Inde mais des rapports contradictoires sur la Birmanie qui est notre prochaine destination. C’est la mauvaise nouvelle de la journée, mais nous décidons de continuer notre itinéraire du moins pour le moment, et la bonne nouvelle c’est : pas de crevaison aujourd’hui pour le deuxième jour d’affilé.
Après avoir quitté Cha-am, bien qu’il y ait d’excellentes pistes cyclables dédiées et un incroyable vent de dos, on crève rapidement. Après avoir réparé la fuite, le paysage change drastiquement et nous sommes maintenant entourés de marais salants à Laem Phak Bia. On crève une deuxième fois en chemin (à cause d’une rustine qui n’a pas tenu) mais nous parvenons tout de même à Samut Songkhram pour y passer la nuit.
Nous quittons Samut Songkhram pour les derniers 80 kilomètres vers Bangkok, mais cette fois-ci sur une longue autoroute ce qui est légèrement déprimant après des centaines de kilomètres sur des routes secondaires plus chouettes et calmes, mais un fort vent de dos nous pousse à destination. Heureusement, pas de crevaisons sur cette route et nous arrivons à Bangkok vers 11h. Cependant, l’atelier de vélo n’ouvre qu’à 14h. En attendant, nous prenons un Coca à quelques centaines de mètres du magasin, et le temps de le terminer, le pneu est plat. Quelle ironie ! À Bok Bok Bike, on nous confirme que le fond de jante est de mauvaise qualité et vraisemblablement la cause de tous nos soucis. Donc, nous remplaçons le fond de jante et croisons les doigts en espérant que ça fasse une différence. Mais avant de pouvoir tester le changement, on va prendre quelques jours de repos à Bangkok.
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Rustine » C’est à l’origine une marque déposée par Louis Rustin, qui inventa cet accessoire, mais elle est depuis passée dans le langage courant. Les Établissements Rustin, qui les fabriquent encore aujourd’hui, n’ont modifié ni l’aspect de l’emballage, ni le slogan de la marque : « Unis pour la vie ». C’est aussi d’une manière imagée tout ce qui pourrait réparer quelque chose de perforé ou dont le fonctionnement n’est pas celui attendu. »
Unis pour la vie Johanna et Armand et vive les rustines
Jene suis personnellement jamais parvenu a reparer convenablement une chambre a air. Je compte sur votre experience ! Bravo pour votre endurance.
Chouette des nouvelles…. merci. Quel périple… La crevaison n’aura plus de secret pour vous, aussi elle peut arrêter de se manifester….c’est du connu vu votre choix de voyage vous aimez le changement… donc ça suffit. Vous vous arrêtez dans des endroits idylliques… bien mérités. Allez bonne route et merci pour vos échos
vous êtes formidables et c est un vrai régal de vous suivre, et il propos de crevaison, il y a un moyen provisoire de réparer le pneu en le bourrant de foin, il paraît que c’est efficace, recette de mon meilleur ami Maurice de Saint Léger qui a utilisé ce moyen pendant la guerre en 1944 .
Waaouh! Quels paysages! Merci de nous partager ces moments magiques!
Françoise et Daniel dV
Quel bonheur ce dépaysement en période de confinement. Soleil, plages, palmiers … Pour nous, c’est très relax et il n’y a pas de crevaison. On peut profiter pleinement. Merci pour votre partage
Ces photos sont magnifiques ! Profitez à fond de cet inoubliable périple. On pense bien à vous.