Après un bon buffet petit-déjeuner matinal à l’hôtel, il est temps de quitter Bangkok. Nous roulons d’abord 25 kilomètres sur un long boulevard monotone le long des rails du train, avant de se sentir enfin hors de la métropole. L’objectif de la journée est de rouler 75 kilomètres au nord de Bangkok vers la ville ancienne d’Ayutthaya, qui était la capitale de Siam (Thaïlande) du XIVe au XVIIIe siècle. Nous y arrivons en début d’après-midi, laissons nos sacs à l’hôtel, et réenfourchons nos vélos pour une promenade dans les ruines des nombreux temples et palais du parc historique. Nous commençons par les trois chedis du Wat Phra Si Sanphet, suivies des temples de Wat Mahathat et Wat Ratchaburana. Nous terminons la journée au Wat Chaiwatthanaram mais n’avons pas la chance d’y observer le coucher de soleil, il fait trop brumeux. De retour à l’hôtel après le dîner, nous sommes épuisés de cette journée intense.
Mardi, nous sommes encore fatigué, nous décidons de ne pas la faire trop longue aujourd’hui. Nous roulons néanmoins vers Lopburi, une ville plus vieille encore qu’Ayutthaya et qui est complètement livrée à la merci des singes, nourris par les habitants et considérés comme les descendants du dieu hindou Hanuman. Nous y arrivons juste après le lunch et décidons de continuer encore 30 kilomètres vers Ban Mi, où nous trouvons un hôtel bon-marché et mangeons au marché de nuit.
Entre Ban Mi et Nakhon Sawan, il reste 105 kilomètres à travers champs. Nous parvenons à complètement éviter les grands axes en alternant entre routes asphaltées et chemins de terre à travers les rizières. Le paysage est très plat et très sec. À cette saison, la plupart des champs deviennent jaune et certains fermiers ont l’habitude de les brûler avant le début de la saison des pluies en avril. Il fait aussi plus chaud qu’à la côte, et nous atteignons 38°C pour la première fois. Grâce au changement de fond de jante, Armand n’a pas crevé depuis trois jours.
Nous visons d’aller de Nakhon Sawan jusque Sukhothai en deux jours. Nous restons principalement sur des routes de campagne et chemins de terre, mais nous nous rendons compte qu’explorer les routes secondaires comporte son lot de risques au moment où nous atteignons un cul-de-sac au milieu d’un champ tandis que la carte sur nos téléphones prétend que la route continue. On doit donc rebrousser chemin et cela ajoute 5 kilomètres à l’itinéraire. C’est un peu frustrant mais cela fait partie de l’aventure. On atteint un village où nous pensions trouver un hôtel, mais il n’y en a pas. Nous demandons à planter notre tente dans un temple, sans succès. Suite à la pandémie de coronavirus, nous entendons de plus en plus de rapports de voyageurs à qui on refuse un toit dans les pays voisins, et nous craignons que cela ne commence ici aussi. Nous décidons malgré tout de rouler 12 kilomètres de plus vers Sai Ngam, un village plus grand avec plusieurs hôtels. Ici aussi, nous avons quelques difficultés à trouver un logement et des hôtes prétendent que leur hôtel est complet (alors qu’il ne l’est clairement pas), mais finissons heureusement par en trouver un plus accueillant près d’un restaurant de nourriture occidentale inattendu où nous mangeons un fish and chips. L’étape de la journée a finalement été de 117 kilomètres.
Vendredi, nous roulons les 79 kilomètres qui nous restent vers la vielle ancienne de Sukhothai à travers de plus en plus de champs brûlés ou en feu. Il est maintenant clair d’où vient cette brume persistante. Sukhothai était la capitale de Siam aux XIIIe et XIVe siècles, et des ruines de palais et de temples peuvent encore être visités aujourd’hui. Nous trouvons un hostel bon-marché près du parc historique et planifions de rester un jour ici pour nous reposer avant de nous diriger vers la Birmanie.
Samedi, nous passons la moitié de la journée à visiter le parc historique en commençant par la zone centrale qui inclut le célèbres Wat Mahathat et le Wat Si Sawai en style khmer, suivie du Wat Si Chum dans la zone nord. Nous passons l’après-midi à nous reposer à l’hôtel. En regardant les nouvelles, on apprend que la Birmanie a fermé ses frontières terrestres depuis hier à cause de l’épidémie de coronavirus. Ceci va bien entendu avoir un impact majeur sur notre voyage. Puisque nous ne pouvons pas nous rendre en Birmanie comme prévu, et qu’il semble que nous allons être bloqué en Thaïlande, notre réaction immédiate est de prévoir une extension de visa dans un bureau d’immigration dès lundi matin, car nous n’avons plus que 2-3 jours. Du coup, dimanche, au lieu de nous diriger vers Tak, nous roulons 12 kilomètres de la vieille ville de Sukhothai à la nouvelle où se situe le bureau d’immigration le plus proche. Nous passons le reste de la journée à réfléchir à notre plan B. Nous pensons rouler vers le nord en direction de Chiang Mai et y passer quelques semaines jusqu’à ce que la situation s’améliore et que les frontières rouvrent. En effet, non seulement la Birmanie est fermée mais également tous les autres pays voisins, et à vrai dire, la plupart des pays sur terre.
Plus de photos dans la galerie.
Fantastic cities. I knew of Angkor and Borobudur, but this seems as glorious