Il fait déjà noir lorsque nos arrivons dans l’archipel des îles Lofoten vers 19:30. À Moskenes, nous débarquons du ferry rapidement et remontons en selle, mais seulement pour 5km, juste le temps de trouver un bon endroit de bivouac avant le célèbre village de pêcheurs de Reine. Afin de maximiser nos chances de voir des aurores boréales, nous nous assurons d’avoir une vue dégagée vers le nord depuis le camp. Ce soir, le ciel est complètement dégagé et les prévisions annoncent une activité intense. Dès qu’il fait complètement noir, le spectacle commence. Et quel spectacle ! Les aurores sont maintenant claires, vertes, et illuminent le ciel pendant des heures. Quelle superbe introduction aux îles Lofoten !
Après une nuit courte et froide, nous nous réveillons à 5:30 pour une randonnée matinale sur la montagne Reinebringen. La point de départ de la promenade se situe à 200m de notre bivouac, alors nous laissons la tente telle quelle en notre absence. L’ascension de 448m est devenue très facile car un escalier a été construit l’année dernière, ce qui nous permet d’atteindre le sommet en moins d’une heure et même d’assister au lever de soleil. Il s’agit probablement de la randonnée la plus populaire des Lofoten, mais pour une bonne raison. La vue du sommet sur le village de Reine, ses îles connectées par des ponts, les fjords les entourant et les montagnes est tout simplement incroyable. Nous y passons presque deux heures avant de redescendre au bivouac. Nous prenons le temps avant de tout replier car on a moins de 10km à rouler aujourd’hui. Nous visitons le village de Reine où nous prenons un lunch et un café à la Circle K. Nous sommes surpris de voir tellement de touristes malgré le coronavirus et la saison basse. Il y a des camping-cars partout. Nous nous rendons ensuite à notre hébergement sur l’île de Hamnøy, qui est la dernière île du village de Reine. Nous avons réservé un « rorbu » rénové (cabane de pêcheur) où nous comptons passer trois nuits, pour notre première pause depuis le camping d’Offersøy. Après le dîner, nous avons la chance de voir des aurores boréales presque aussi belles que celles d’hier.
Nous débutons la journée de lundi avec quelques courses (puisque les magasins étaient fermés dimanche), et profitons ensuite d’un délicieux petit-déjeuner au rorbu. Nous avons des courbatures aux jambes à cause de la randonnée d’hier, ce qui est plutôt rigolo après avoir roulé autant de kilomètres. Il semble que nous ne soyons plus capables de marcher, seulement de rouler à vélo. La température est remontée de moins de 5°C hier matin jusque 12°C, et on s’attend à du temps doux pour au moins dix jours. Mélanie et Jonathan nous rejoignent un peu plus tard et vont rester les deux nuits qui restent. Dans l’après-midi, le ciel se couvre intégralement. Cela ne nous empêche pas de faire une promenade à vélo jusqu’au village le plus au sud de l’archipel : Å. C’est également là que commence la route E10. La journée se termine avec un bon dîner au Rorbu en compagnie de Mélanie et Jonathan, et ils nous racontent comment s’est passé leur voyage depuis Offersøy. Nous assistons encore à des aurores boréales.
Mardi, le ciel est toujours couvert, et à part une petite promenade jusque Olenilsøya kystfort, nous restons au rorbu pour nous reposer.
Mercredi 30 septembre, nous sommes tristes de quitter notre confortable cabane, et à la fois enthousiastes à l’idée d’explorer les îles Lofoten où nous prévoyons plusieurs détours. Sous un ciel complètement gris, nous laissons nos vélos à Fredvang pour une randonnée à pied jusqu’au sommet du Ryten (543m), qui offre une belle vue panoramique sur la plage Kvalvika. De retour sur la route principale E10, nous plantons la tente quelques kilomètres plus loin, juste avant le village de Ramberg. Nous n’avons roulé que 28km aujourd’hui (sans compter la randonnée).
Le soleil est de retour jeudi 1er octobre, et nous passons par les plages de Ramberg et Skagsanden. Un peu plus loin que Flakstad, nous faisons un (rapide) aller-retour jusqu’au village de pêcheurs de Nusfjord. Au soleil, les couleurs d’automne sont éclatantes. De retour sur la route principale, nous quittons l’île de Flakstadøya par un tunnel de 1,7km sous le détroit de Nappstraumen, et ressortons sur l’île de Vestvågøya. Avec une pente de 8%, pas mal de trafic et un peu d’eau au fond, ce tunnel est assez affreux. Johanna se rend compte qu’elle a oublié son casque de l’autre côté, mais tant pis, pas le courage d’y retourner ! Nous faisons une pause au soleil à l’aire de repos de Skreda. Nous quittons ensuite la E10 vers les plages de Vik, Haukland, et enfin Uttakleiv où nous allons passer la nuit après une étape de 53km. La plage d’Uttakleiv a quelques facilités pour les campeurs telles que des tables, de l’eau courate et des toilettes. Plusieurs groupes viennent pour quelques heures autour d’un feu de camp. Armand fait un petit plongeon dans la mer glaciale, et après un superbe coucher de soleil, les aurores recommencent à illuminer le ciel avant même que le crépuscule soit fini.
Le lendemain matin, nous retrouvons Mélanie et Jonathan qui étaient derrière nous, et ont ainsi pu ramasser le casque de Johanna et lui rendre. Ils vont faire une randonnée, mais nous décidons de continuer à rouler. Plutôt que de suivre la côte sud de Vestvågøya, nous choisissons la route intérieure E10, principalement parce que deux tours d’observation d’oiseaux en bois ont un intérêt architectural pour Johanna. La première est au bord du lac Skjærpvatnet et la deuxième au bord de lac Gårdsvatnet. Nous traversons ensuite les ponts Sundklakkstraumen et Gimsøystraumen qui mènent à l’île d’Austvågøy. Nous quittons une fois de plus la E10 pour un aller-retour vers le village de pêcheurs Henningsvær, souvent appelé la « Venise des Lofoten ». Nous sommes surpris de voir encore plus de touristes et de restaurants ici qu’à Reine par exemple. Le village est sympathique, mais la vue aérienne du stade de foot est encore plus spectaculaire, et nous sommes contents de pouvoir l’admirer avec notre drone. Il est déjà tard dans la journée quand nous quittons le village, alors nous trouvons un charmant endroit de bivouac à quelques kilomètres de là. Nous avons la chance de pouvoir cuisiner face à une belle vue et un magnifique coucher de soleil. À la tombée de la nuit, nous assistons à un nouveau spectacle d’aurores boréales.
Quand nous nous réveillons samedi matin, le ciel est toujours dégagé mais nettement plus brumeux. De retour sur la E10, nous roulons jusque Svolvær, la capitale des Lofoten avec une population de moins de 5000 habitants. À Svolvær, nous faisons quelques courses pour le week-end et prenons un café à la Circle K. Après 15km supplémentaires, nous faisons une longue pause à l’air de repos d’Austnesfjorden afin d’assister au mariage de la sœur d’Armand via vidéoconférence. La météo est tellement bonne que nous avons même retiré notre veste. Nous quittons la E10 une fois de plus pour un détour sur la Fylkesvei 888. Cela ajoute plus de 30km à notre itinéraire, mais quel soulagement d’être sur une route à moindre trafic par rapport à la quantité folle de camping-cars sur l’E10. À la fin d’une étape de 67km, nous nous arrêtons à Grunnfør pour dormir dans un abri à vélo génial, avec un étage qui offre une baie vitrée à 360°. Malheureusement, il y a un grand parking pour camping-cars juste à côté, et ce charmant emplacement en bord de mer ne peut pas du tout est considéré comme « calme », mais au moins on a l’abri pour nous.
Dimanche matin, nous décidons en dernière minute de quitter les îles Lofoten en prenant le bac de Fiskebøl à Melbu, qui devient notre point d’entrée dans l’archipel des îles Vesterålen. Cela a l’avantage de nous éviter presque 20km de tunnels sur l’itinéraire « Lofast », mais nous réalisons rapidement que le paysage est ici moins impressionnant que dans les Lofoten. Nous sommes surpris par le nombre de villes, toutes séparées par des terres agricoles et beaucoup de trafic. Cependant, la vue sur les Lofoten au loin de l’autre côté du Hadselfjorden vaut vraiment la peine, surtout sous un grand soleil comme aujourd’hui. Nous passons par les villes de Melbu, Stokmarknes et Sortland, et plantons la tente juste avant le coucher de soleil, à côté d’un abri de pêcheurs au bord du lac Kjerringnesdalsvatnet. Les journées raccourcissent à toute vitesse, et le soleil ne se couche aujourd’hui qu’à 18h07. Notre étape quotidienne a été de 84km, ce qui inclut la traversée de 8km en ferry.
Lundi 5 octobre est notre dernière journée avant la pause que nous allons prendre à Harstad. La météo est toujours très bonne mais on constate que les bouleaux commencent à perdre leurs feuilles. L’automne serait-il déjà fini ? Nous roulons les 65km jusque Harstad (ce qui inclut une traversée en ferry de 6km entre Flesne et Revsnes), faisons quelques courses, et arrivons à notre Airbnb vers 15h. Avec 11 000 habitants, la ville de Harstad est nettement plus grande que n’importe quelle autre ville par laquelle nous soyons passés depuis Bodø. Nous allons y passer trois nuits, car la connexion en bateau vers l’île de Senja n’est desservie que tous les deux jours.
En y repensant, nous nous rendons compte de la chance que nous avons eu que la météo se soit enfin améliorée après 24 jours de pluie, surtout dans un paysage aussi magnifique que les îles Lofoten. Ça et les aurores boréales ont rendu cette semaine assez parfaite.
Plus de photos dans la galerie.
Pfiou quel spectacle et quelles photos ! Merci !
Incredible !!!! Bravo ! C est magnifique !!! Un rêve… musclé ! Kiss
Génial ! 😀
Vous n’êtes pas encore blasé des aurores boréales? :p
Ces photos sont à couper le souffle ! Quel plaisir de vous lire les amis. On vous embrasse.
Superbe!