Au bureau d’immigration, la paperasse nous prend quelques heures, mais au moins nous recevons l’autorisation de rester un mois de plus en Thaïlande pour 1900 THB par personne. Nous décidons de rester une nuit de plus à Sukhothai Thani car il est presque midi et qu’on est un peu déprimé. Nous apprenons qu’à partir d’avril, il n’y aura plus de vols vers l’Europe et que l’ambassade nous recommande vivement de rentrer le plus tôt possible. Comme il n’y a pas le moindre signe encourageant d’une amélioration de la situation, nous décidons de suspendre notre voyage et de réserver un billet d’avion vers la Belgique à la fin du mois. Nous voulons tout de même rouler jusque Chiang Mai en attendant l’avion pour terminer sur une note plus positive.
Mardi, nous roulons vers le nord et passons le cap des 3000 kilomètres. Pour la première fois, nous sommes arrêtés par des policiers soupçonneux. Nous sentons que l’animosité à l’égard des étrangers grandit chaque jour. Nous parvenons tout de même jusqu’au village de Thung Saliam qui est situé au pied des montagnes de Thaïlande du nord. On se réjouit de ce changement, car les 3000 premiers kilomètres ont été principalement plats (sauf le détour facultatif dans les Cameron Highlands). Ici aussi, nous avons des difficultés à trouver un logement car la plupart des hôtels sont soit fermés soit soi-disant « complets » alors qu’ils ont l’air vides, mais nous parvenons tout de même à en trouver un après plusieurs essais infructueux. Lorsque nous apprenons que l’état d’urgence va être déclaré en Thaïlande, nous décidons de ne pas continuer vers Chiang Mai et de faire demi-tour vers Phitsanulok dès demain, afin de prendre le premier train vers Bangkok car nous craignons que les moyens de transport se raréfient et nous ne voulons pas rater notre vol.
Nous roulons 121 kilomètres jusque Phitsanulok, cette fois avec un léger vent de face. Nous y réservons immédiatement nos tickets pour le train de nuit vers Bangkok. En attendant le train, nous apprenons également que notre vol vers Bruxelles a été annulé. Après avoir passé des heures au téléphone à essayer de parler à la compagnie, ils sont incapables de nous trouver un autre vol et ne nous donnent pas d’autre option qu’un remboursement. Nous embarquons toutefois dans le train et atteignons Bangkok vers 5h du matin.
Bangkok est désormais aussi en confinement, ce qui signifie que la plupart des magasins sont fermés et il n’est possible d’acheter de la nourriture qu’à emporter. À l’hôtel, nous parvenons à trouver un vol vers Zurich pour quelques jours plus tard pour un budget comparativement raisonnable. L’après-midi, nous parvenons à trouver des boîtes en carton pour nos vélos et un grand sac de voyage pour nos sacoches. Le même soir, nous apprenons que le vol vers Zurich a déjà été annulé, mais heureusement cette fois la compagnie est plus efficace et nous trouve un plan B : nous volons vers Zurich demain à 13h.
Vendredi matin, c’est la course pour empaqueter nos vélos et nos sacoches, mais nous arrivons à l’aéroport à temps. Nous arrivons à Zurich après 12 heures de vol, mais nous ne savons toujours pas comment nous allons rentrer à Bruxelles, et la Suisse ne veut clairement pas qu’on reste ici à cause de la pandémie. Les compagnies de location de voiture proposent des prix exorbitants et très peu de véhicules suffisamment grands pour nos vélos. L’option de rentrer en train semble aussi difficile avec 5-6 correspondances dans des pays où nous ne sommes pas bienvenues non plus. Nous parvenons à trouver un vol hors de prix pour Bruxelles en passant par Francfort demain.
En arrivant enfin à la maison samedi, nous devons respecter une quarantaine stricte, et n’avons aucune idée de quand nous serons en mesure de reprendre notre voyage. La pandémie est clairement pire ici qu’en Thaïlande. Néanmoins, nous sommes convaincus d’avoir fait le bon choix en rentrant, puisqu’il semble improbable que la situation s’améliore dans les mois à venir et les plans de secours se seraient raréfiés avec trop d’inconnues si nous étions restés en Thaïlande : Combien de temps devront nous attendre ? Sera-t-il possible d’étendre notre visa Thai une deuxième fois ? Sera-t-il possible de rester à l’hôtel ? Sera-t-il possible de rentrer en avion si la situation s’empire ? Tant de questions sans réponses, mais au moins nous avons la certitude de vouloir recommencer.
Pour conclure, voici quelques statistiques de Thaïlande :
Thaïlande uniquement | Trip total | |
---|---|---|
Jours | 33 | 56 |
Jours de vélo | 24 | 40 |
Jours de repos/visites | 9 | 16 |
Crevaisons | Beaucoup trop (seulement Armand) | Idem |
Kilomètres parcourus à vélo | 1971,3 km | 3152,6 km |
Temps total sur notre vélo | 107 h | 179 h |
Plus longue distance journalière | 121 km | 121 km |
Distance moyenne journalière (jours de repos exclus) | 78,8 km | 73,3 km |
Temps moyen journalier sur notre vélo (jours de repos exclus) | 4h21 | 4h10 |
Vitesse maximale | 58,1 kmh | 65,3 kmh |
Point culminant | 265 m | 1628 m |
Nuits à l’hôtel | 29 | 46 |
Nuits sous tente | 3 (1 camping, 1 warmshower & 1 bivouac) | 3 |
Voici donc l’itinéraire final de cette première partie de voyage en Thaïlande :
Et le profil topographique du voyage entier :
Plus de photos dans la galerie.